La communauté européenne se mobilisera demain à Bruxelles pour défendre une « PAC forte et bien financée ».

Dans les campagnes européennes, la lutte contre les politiques de Bruxelles se poursuit sans relâche. Une fois de plus, la Commission met nos agriculteurs dans l'embarras. Cette fois, le mécontentement tourne autour de la proposition de la Commission européenne de centraliser les fonds dans un instrument budgétaire unique, mettant en péril « l'architecture de la Politique agricole commune (PAC) ». Face à la possibilité que cette politique commune, dotée de son propre budget, soit diluée dans un fonds unique, les organisations syndicales belges Copa Cogeca et FWA ont appelé l'ensemble de la communauté européenne à se mobiliser à Bruxelles demain, 16 juillet , pour défendre une « PAC forte, commune et bien financée ».
Sous le slogan « Pas de budget, pas d'agriculteurs, pas de limites, pas de sécurité », la marche coïncide avec la présentation par la Commission européenne de ses propositions relatives aux perspectives financières de l'UE pour la période 2028-2034 et à la réforme de la PAC . Ces propositions, affirment-ils, n'apportent ni clarté ni garanties et, avec les « coupes silencieuses et continues dans la politique agricole », contrastent fortement avec l'engagement affiché de la présidente Ursula von der Leyen en faveur du rôle stratégique de l'agriculture, dénoncent les représentants des agriculteurs et des coopératives agricoles de l'UE.
Ils invitent donc « tous les députés européens qui soutiennent l'agriculture européenne », ainsi que les agriculteurs et les travailleurs ruraux en général, à se joindre à ce qu'ils appellent une « marche symbolique ». Ils critiquent également le fait que les délibérations de la Commission européenne se déroulent en pleine saison des récoltes.
Le Comité de coordination des organisations d'agriculteurs et d'éleveurs ( COAG ), l'Union des petits agriculteurs et éleveurs ( UPA ) et l'Association agraire des jeunes agriculteurs ( Asaja ), organisations d'agriculteurs espagnols, ont confirmé leur présence, convenant que « sans une PAC forte, commune et bien financée, il n'y a pas de sécurité alimentaire en Europe ».
En ce sens, les revendications des communautés rurales portent essentiellement sur la recherche de garanties pour l'alimentation européenne, le soutien aux agriculteurs du Vieux Continent et le maintien de la stabilité du monde rural européen. Pour y parvenir, affirment-elles, la PAC constitue le pilier essentiel de la sécurité alimentaire et, par conséquent, l'axe stratégique du continent.
La COAG dénonce l' absence de soutien « clair, structuré et suffisant » aux transitions écologique, numérique et économique exigées par Bruxelles. « Si la PAC n'est pas financièrement protégée, nous risquons de la voir s'effondrer comme un château de cartes », a souligné lundi Jaume Bernis, représentant de la COAG au Comité économique et social européen, dans un communiqué.
Le président national d'Asaja, Pedro Barato, a exprimé un sentiment similaire. « Cela ne peut plus durer. » « La PAC doit être un outil d'avenir, et non un piège bureaucratique . » « Sans rentabilité, les campagnes dépériront. » Barato maintient ces affirmations face aux dérives des politiques agricoles, au manque de rentabilité des exploitations, à l'échec du changement générationnel et au chaos organisationnel des élections rurales asturiennes, affirme-t-il.
De son côté, l'UPA (Assemblée nationale espagnole) exige une répartition « plus juste et socialement responsable » axée sur les exploitations familiales . À l'instar des autres organisations espagnoles, elle rejette toute tentative de fragmentation de la PAC en un fonds unique, la désagrégation en « enveloppes nationales » qui « brouillerait la stratégie européenne », ainsi que la présentation « hâtive » et unilatérale, sans consultation du secteur agricole, d'une nouvelle proposition pour la PAC post-2027, dépourvue de garanties budgétaires ni de mécanismes de gouvernance clairs.
La manifestation débutera à 14h00 devant la Place du Luxembourg, d'où la marche partira une demi-heure plus tard pour rejoindre le bâtiment Berlaymont, siège de la Commission européenne, où l'action culminera entre 15h15 et 16h00.
ABC.es