Trump appelle à une augmentation de la production pétrolière ; les prix chutent

WASHINGTON - Le président américain Donald Trump a exhorté lundi les États-Unis et les autres économies productrices de pétrole à pomper davantage de pétrole brut alors que les prix restent volatils après les attaques américaines contre les installations nucléaires iraniennes.

Trump a exigé une augmentation de la production alors que la Maison Blanche a intensifié ses avertissements à l'Iran contre la fermeture du détroit d'Ormuz , une voie de navigation vitale pour le pétrole et le gaz, en représailles aux attaques américaines contre le programme nucléaire iranien.

« Au ministère de l'Énergie : FOREZ, LES GARS, FOREZ ! Et je dis MAINTENANT ! » a posté Trump sur les réseaux sociaux. Il a ajouté : « TOUS, MAINTENEZ LES PRIX DU PÉTROLE BAS. JE VOUS REGARDE ! VOUS FAITES LE JEU DE L'ENNEMI. NE LE FAITES PAS ! »

Les ordres de Trump interviennent dans un contexte d'incertitude, alors que les ambassades et les installations militaires américaines au Moyen-Orient sont en état d'alerte maximale face à d'éventuelles représailles iraniennes. Les marchés mondiaux tentent de déterminer ce qui adviendra après l'attaque américaine contre des installations nucléaires iraniennes clés, avec un déluge de bombes anti-bunker de 13 600 kg et de missiles Tomahawk .

Le Parlement iranien a approuvé la fermeture du détroit d'Ormuz , une étroite voie navigable du golfe Persique par laquelle transitent environ 20 % du pétrole et du gaz mondial. Il appartient désormais au Conseil de sécurité nationale iranien de décider s'il convient de poursuivre cette initiative, qui pourrait entraîner une hausse des coûts des biens et services dans le monde entier.

🛢️ | URGENT : Les prix du pétrole chutent. pic.twitter.com/tB0LgOFBNw

– Alerta News 24 (@AlertaNews24) 23 juin 2025

Le pétrole brut Brent a modéré pour l'instant la hausse de ses prix, chutant d'environ 1% après avoir grimpé en flèche pendant la nuit, tandis que le brut Texas Intermediate a ouvert ce lundi avec une hausse d'environ 0,2%.

Les prix du pétrole ont augmenté de 4 % peu après le début des échanges dimanche soir, mais ont rapidement chuté lorsque l'attention s'est déplacée de ce que l'armée américaine a fait à la façon dont l'Iran réagirait.

Les contrats à terme sur le pétrole ont fluctué entre gains et pertes lundi matin. Ils restent supérieurs à leur niveau d'avant le début des combats, il y a un peu plus d'une semaine.

Les prix du pétrole ont chuté de plus de 5% lundi suite à la réponse de l'Iran à l'attaque américaine contre ses installations nucléaires.

Le baril de Brent , qui a atteint 81,40 dollars tôt lundi matin, marquant son plus haut niveau depuis fin janvier, s'échangeait à 73,10 dollars à 17h30 GMT, soit une baisse de plus de 5% pour la référence européenne.

Pendant ce temps, le baril de West Texas Intermediate (WTI), la référence aux États-Unis, avait accumulé une baisse de 5% dans le même temps et son prix se situait autour de 70 dollars .

De nombreux analystes du secteur énergétique sont sceptiques quant à la volonté de l’Iran de procéder à une fermeture complète du détroit, comme il l’a déjà menacé par le passé.

L'Iran est le troisième producteur de l' Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), son approvisionnement pourrait donc être affecté par cette fermeture.

Si l’Iran agit ainsi, il s’expose à des représailles contre ses propres expéditions et à la possibilité que cette décision puisse provoquer la colère de la Chine , le plus grand acheteur de pétrole brut iranien.

« De nombreuses suggestions ont été émises selon lesquelles ce n'était pas extrêmement probable, et cela est généralement attribué à l'interdépendance économique, ce qui, je ne veux pas le laisser entendre, n'a aucune importance. C'est absolument important », a déclaré Colby Connelly, chercheur principal au Middle East Institute. Il a ajouté : « Si les années 2020 nous ont appris quelque chose jusqu'à présent, c'est que les liens économiques n'empêchent pas toujours les conflits. »

Le directeur de la recherche d'Onyx Capital Group, Harry Tchilinguirian, a expliqué à Bloomberg que cette attaque est « bien orchestrée » par l'Iran, car elle « attaque une base américaine vide avec un préavis suffisant de la fermeture de l'espace aérien et lui ordonne de se mettre à couvert ».

« L’Iran parvient à sauver la face », résume Tchilinguirian.

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