Procès requis contre le parolier des stars Yohann Malory pour des violences sexuelles avec soumission chimique
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L’auteur-compositeur et interprète, qui a collaboré notamment avec Johnny Hallyday, M. Pokora ou Louane, est soupçonné, entre 2016 et 2019, d’avoir violé deux femmes et d’en avoir agressé sexuellement deux autres après leur avoir administré des substances à leur insu.
Le parquet de Paris a requis un procès pour viols et agressions sexuelles avec soumission chimique sur quatre femmes à l'encontre de Yohann Malory, parolier réputé de chanteurs, a-t-on appris lundi de source proche du dossier, confirmant une information du Parisien .
Yohann Malory, Yohann Michel à l'état civil, âgé de 40 ans et né à Madagascar, est soupçonné d'avoir violé deux femmes et d'en avoir agressé sexuellement deux autres après leur avoir administré des substances nuisibles à leur insu entre 2016 et 2019, selon le réquisitoire définitif dont l'AFP a eu connaissance. Un non-lieu a en revanche été requis concernant une cinquième plaignante, qui dénonçait un viol sous soumission chimique en 2015.
«De nombreux éléments recueillis pendant l'information judiciaire ont déjà contredit une partie des accusations», a considéré l'un de ses avocats, Me Antoine Vey, soulignant que « deux plaintes avaient été disqualifiées » et dénonçant « un climat de lynchage, étranger à la justice ».
Il revient désormais au juge d'instruction de se prononcer sur la tenue ou non d'un procès devant la cour criminelle départementale. Pour Me Yassine Bouzrou, avocat de trois des cinq plaignantes, les investigations ont au contraire « permis de confirmer les accusations portées par plusieurs plaignantes et une juridiction criminelle devra désormais se prononcer sur ces faits particulièrement graves ».
L'auteur-compositeur et interprète, qui a collaboré notamment avec Johnny Hallyday, M. Pokora ou Louane, a contesté les accusations et dénoncé «une conspiration». Il a néanmoins reconnu lors de sa garde à vue en mars 2021 avoir versé de la MDMA dans le verre d'une des femmes. Dans son réquisitoire, la magistrate du parquet relève « un mode opératoire similaire pour l'ensemble des plaignantes » et exclut « l'hypothèse d'un complot ».
« Toutes les cinq décrivent des circonstances identiques, à savoir avoir ressenti pendant une soirée festive les mêmes symptômes apparus subitement (mal au cœur, tête qui tourne, bouffées de chaleur, souvenirs flous) alors qu'elles n'avaient pas consommé de produits stupéfiants et consommé la plupart du temps peu d'alcool », développe-t-elle.
« La volonté pour Yohann Michel de passer outre le consentement des plaignantes est caractérisée par le mode opératoire utilisé par ce dernier pour parvenir à ses fins, à savoir les droguer à leur insu pour leur enlever toute capacité à s'opposer (dans les actes ou les paroles), à fuir ou à se rappeler les faits », poursuit la magistrate. Une enquête préliminaire avait été ouverte pour examiner les plaintes déposées à partir de novembre 2019. Yohann Malory a été mis en examen en mars 2021.
lefigaro