Quand Emmanuel Macron interrompt et corrige Donald Trump sur l’Ukraine en pleine conférence de presse

Après une poignée de main musclée, le combat de coqs s’est prolongé lors d’une conférence de presse organisée à la Maison-Blanche. Face aux journalistes, Emmanuel Macron et Donald Trump ont mis sur la table plusieurs sujets lundi 24 février, tels que l’Otan ou encore l’aide à l’Ukraine. C’est d’ailleurs en évoquant ce dernier sujet que le chef de l’État a interrompu et repris le 47e président des États-Unis.

«Juste pour que vous compreniez bien, l’Europe prête de l’argent à l’Ukraine . Ils reverront leur argent», a déclaré Donald Trump avec aplomb. Avant d’être immédiatement coupé par le président français : «Non, en fait, pour être franc, nous avons payé 60 % de l’effort total (de guerre), et cela passe, comme les États-Unis, par des prêts, des garanties, des dons...». Ce qui ne semble pas convaincre le républicain qui répond par une moue dubitative et un geste du bras.

Emmanuel Macron poursuit : «Et nous avons fait de vrais dons pour être précis. Nous avons 230 milliards d’avoirs gelés en Europe , des avoirs russes. Mais ce n’est pas pour compenser ces prêts, car ces avoirs ne nous appartiennent pas. Ils sont gelés. Si, au final, lors des négociations avec la Russie, ils sont prêts à nous les donner, super !» Visiblement rancunier, Donald Trump montre alors les muscles en s’adressant aux journalistes : «Si vous croyez cela, ça ne me dérange pas. Ils récupèrent leur argent, pas nous».

Conformément à un accord européen, le gouvernement français avait annoncé début septembre utiliser une partie du 1,4 milliard d’euros correspondant aux intérêts d’avoirs russes confisqués dans l’UE pour financer des achats d’équipements militaires pour l’Ukraine. L’opération représente pour la France un montant de 300 millions d’euros sur l’année 2024, précisait alors le ministère des Armées dans un communiqué.

Quelque 200 milliards d’euros d’avoirs russes ont été gelés dans l’UE après l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022, dont environ 90% se trouvent en Belgique, au siège de l’organisme international de dépôts de fonds Euroclear. Les Vingt-Sept avaient trouvé un accord en mai dernier pour utiliser les intérêts produits par ces avoirs gelés de la banque centrale russe. Bruxelles a déjà débloqué en juillet dernier une première tranche d’1,5 milliard d’euros d’aide.