Venezuela : la mort en prison d'un quatrième leader en quatre mois dénoncée par l’opposition
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La cheffe de l'opposition au Venezuela a dénoncé lundi la mort en prison d'un quatrième membre influent de son mouvement, arrêté après la réélection contestée du président Nicolas Maduro l'année dernière. Dans un message sur X, Maria Corina Machado a affirmé que le gouvernement du président Maduro avait «assassiné» Reinaldo Araujo.
Ce dernier avait été arrêté le 9 janvier, la veille de l'investiture de Nicolas Maduro pour un troisième mandat de six ans, suite à des élections que l'opposition et une partie de la communauté internationale considèrent comme frauduleuses. Reinaldo Araujo «avait de sérieux problèmes de santé, mais on lui a refusé une assistance médicale. Jusqu'à aujourd'hui, quand il était trop tard», a affirmé Maria Corina Machado.
Nicolas Maduro a été proclamé vainqueur de la présidentielle de juillet 2024 avec 52% des voix par le Conseil électoral, qui n'a cependant pas rendu publics les procès-verbaux des bureaux de vote, disant avoir été victime d'un piratage informatique jugé peu crédible par de nombreux observateurs. L'opposition a publié les procès-verbaux fournis par ses scrutateurs et assure que son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia a obtenu plus de 67% des voix.
L'annonce de la réélection de Nicolas Maduro a provoqué des manifestations spontanées qui ont fait 28 morts et 200 blessés, de source officielle. Quelque 2400 personnes ont été arrêtées, dont environ 1900 ont été libérées dans les semaines et mois suivants, selon Caracas. Les militants dénoncent cependant le fait que les arrestations d'opposants n'ont pas cessé.
Un autre membre influent du parti de Maria Corina Machado, Jesus Manuel Martinez, âgé de 36 ans, est mort en prison en novembre dernier. Deux autres, Jesus Rafael Alvarez, 44 ans, et Alexander Gonzalez Perez, 43 ans, sont décédés en décembre. Depuis 2014, au moins une douzaine de «prisonniers politiques » sont morts au Venezuela, selon des défenseurs des droits humains.
Les familles des détenus ont protesté à plusieurs reprises pour dénoncer des actes de torture et des mauvais traitements contre leurs proches emprisonnés. À la mi-février, l'ONG Foro Penal, qui documente le nombre de prisonniers politiques au Venezuela, dénombrait 1061 personnes arrêtées pour des raisons politiques dans le pays.
lefigaro