Sélectionner la langue

French

Down Icon

Sélectionnez un pays

France

Down Icon

Réforme des retraites, ArcelorMittal… Sur TF1, Emmanuel Macron occupe l’antenne pour dire non

Réforme des retraites, ArcelorMittal… Sur TF1, Emmanuel Macron occupe l’antenne pour dire non

Dix mois après l’échec de la dissolution, qui a fait perdre à la majorité présidentielle 73 parlementaires jusqu’à la transformer en minorité, Emmanuel Macron entendait remonter la pente par des séquences « événements » à l’occasion d’une émission consacrée aux « défis de la France » diffusée en direct sur TF1 ce mardi.

Face à lui : Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, Robert Ménard, maire de Béziers, Agnès Verdier-Molinié, économiste ultralibérale, et des représentants de la jeunesse, comme la journaliste Salomé Saqué ou le youtubeur Tibo InShape. Tout juste entré sur le plateau, le chef de l’État s’est montré offensif face à un pays qui, selon lui, « se caractérise par une forme de pessimisme sur lui-même ». « Je crois que, tous ensemble, nous avons essayé de tenir face aux crises », a-t-il ajouté, se disant « prêt à répondre de ce qui a été fait » depuis son élection en 2017. Si une annonce de référendum était attendue, le chef de l’État s’est contenté d’exprimer le souhait d’organiser une consultation multiple dans les mois à venir « sur des grandes réformes économiques, éducatives ou sociales ». « C’est au gouvernement de finir ce travail et, après, à moi de prendre la décision, a-t-il soutenu. Mais l’esprit, c’est qu’on puisse, sur des grandes réformes économiques, éducatives ou sociales, saisir nos compatriotes ».

D’abord interrogé sur la question de la guerre en Ukraine, le président de la République a affirmé cette « volonté » : « Prendre de nouvelles sanctions en liaison avec les États-Unis » si la Russie « confirme le non-respect » de l’accord de trêve. Reste un certain flou sur leur nature, le président se contentant de citer ce qui ne se fera pas. À savoir, une utilisation des avoirs russes gelés. « Nous n’avons pas le cadre légal pour le faire », a-t-il détaillé, précisant cependant que les intérêts dégagés de ces avoirs ont été utilisés pour financer les aides à l’Ukraine.

Tout en déclarant ne pas souhaiter « déclencher une troisième guerre mondiale », Emmanuel Macron a affirmé que la France allait continuer à « former, équiper, accompagner l’Ukraine (…) pour qu’elle ait une armée solide » tout en proposant, avec « tous les alliés qui sont prêts », des « forces de réassurance prépositionnées le long de la ligne de front, dans des endroits qui sont clés pour mener des opérations conjointes ».

Par la suite, les sujets économiques et sociaux nationaux ont animé les débats. Alerté par Sophie Binet sur les 400 plans de licenciement recensés par la CGT sur tout le territoire et sur la situation bien précise d’ArcelorMittal, le président a refusé la possibilité de nationaliser, tout en glissant pourtant ne pas avoir de dogme sur la question. « Non je ne vais pas nationaliser Arcelor, ce serait dépenser des milliards d’euros, a-t-il répondu. Nationaliser une entreprise qui n’arrive pas à s’installer sur un marché, ce n’est pas une bonne utilisation de l’argent. C’est mentir aux gens de leur dire que la nationalisation est le remède. »

Plutôt que d’apporter une réponse à la hauteur à la décentralisation qui frappe le pays comme tout le continent européen, le président s’est contenté d’un exercice d’autosatisfaction : « Cette situation, je ne la sous-estime pas. Néanmoins, la politique que je mène depuis 2017 a permis d’enrayer la baisse du nombre d’emplois industriels (…). On a baissé de 2 points le taux de chômage dans notre pays, on est le pays le plus attractif d’Europe ! ». « Ce que je constate à travers vos réponses, c’est que, encore une fois, vous refusez d’affronter les multinationales », a asséné, en retour, Sophie Binet.

Le sujet de la réforme des retraites a ensuite été abordé à l’initiative de la secrétaire générale de la CGT. « Pourquoi vous acharner à imposer cette réforme ? » l’a-t-elle interrogé, lui demandant d’organiser un référendum sur l’abrogation de cette loi portant l’âge de départ à 64 ans. « La réponse est non », a tranché le président de la République.

« Cette réforme permettra de dégager environ 17 milliards d’euros, s’est-il défendu, s’entêtant pour maintenir cette réforme largement rejetée par les Français. Si on abroge cette réforme, chaque année, il y a une dizaine de milliards d’euros à trouver. Si c’est la retraite à 60 ans, c’est 28 milliards. Cet argent, on ne l’a pas et on ne sait pas le trouver. »

Face à cet argument fallacieux, Sophie Binet a de son côté brandi la possibilité de mettre en place une taxe Zucman, visant à taxer les patrimoines en France de plus de 100 millions, ce qui permettrait de faire rentrer dans les caisses de l’État 20 milliards d’euros par an. Fin de non-recevoir de la part du chef de l’État. « Nous sortons de cette discussion sans aucune annonce pour améliorer la situation des Français », s’est désolée la syndicaliste. Seule intention évoquée par Emmanuel Macron : son souhait d’organiser une « conférence sociale sur » le « mode de financement de notre modèle social ». Encore un conclave pour rien ?

Nous ne sommes financés par aucun milliardaire. Et nous en sommes fiers ! Mais nous sommes confrontés à des défis financiers constants. Soutenez-nous ! Votre don sera défiscalisé : donner 5€ vous reviendra à 1.65€. Le prix d’un café.Je veux en savoir plus !

L'Humanité

L'Humanité

Nouvelles similaires

Toutes les actualités
Animated ArrowAnimated ArrowAnimated Arrow