« L’espérance suppose de perdre ses illusions » : une conversation entre Cécile Renouard et Corine Pelluchon

Philosophe, professeure à l’université Gustave-Eiffel

Religieuse de l’Assomption, philosophe, enseignante à l’Essec et présidente du Campus de la Transition
Recueilli par Marie Dancer (La Croix) et Juliette Quef (Vert)
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Cécile Renouard et Corine Pelluchon apportent un éclairage sur les rapports entre les questions écologiques et spirituelles. (Photo d’illustration) Pascal Deloche/Godong / stock.adobe.com
Invitées par La Croix et Vert le média à dialoguer à l’Académie du climat le 21 mai dernier, Cécile Renouard et Corine Pelluchon apportent un éclairage passionnant sur l’ampleur de la crise que nous traversons, et les rapports entre les questions écologiques et spirituelles. Elles tracent un chemin entre engagement et espérance.
Juliette Quef : Corine, quelle est votre définition de la spiritualité, peut-il y avoir une vision spirituelle de l’écologie ?
Corine Pelluchon : J’ai envie de retourner le titre que vous avez donné à cette soirée, « Les spiritualités, un nouvel élan pour l’écologie ? ». Moi, je dirais que l’écologie peut être un nouvel élan pour la transformation de soi, et même pour la spiritualité. Alors c’est quoi, la spiritualité ? Je la définirais comme quelque chose qui est lié à l’existence, au vécu. C’est le rapport à l’incommensurable, à ce qui me dépasse ou qui est plus large que moi-même, plus large que ma vie individuelle, et que ce qui se trouve autour de moi.
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