Le directeur des routes iraniennes comparaît devant la Commission canadienne des réfugiés pour une audience d'expulsion

Un ancien directeur général du ministère iranien des Routes a comparu jeudi devant la Commission de l'immigration et du statut de réfugié, alors que les autorités canadiennes poursuivaient leurs efforts pour expulser du pays les membres de haut rang du régime.
Afshin Pirnoon est l’un des 20 hauts responsables iraniens présumés arrêtés vivant au Canada depuis qu’Ottawa a lancé une répression contre eux en 2022 en raison de leur implication dans un régime qui bafoue les droits de la personne et soutient le terrorisme.
L'homme de 49 ans, qui a déclaré travailler comme chauffeur Uber, s'est exprimé par l'intermédiaire d'un interprète farsi alors qu'il répondait à des questions sur son rôle au sein du gouvernement répressif iranien avant son arrivée au Canada en 2022 et le dépôt d'une demande d'asile.
L'Agence des services frontaliers du Canada a allégué qu'en tant que directeur général de l'Organisation iranienne d'entretien des routes et des transports, Pirnoon était un haut fonctionnaire au service de la République islamique.
Il n'est donc pas autorisé à entrer au Canada et devrait être expulsé, a affirmé l'ASFC. L'audience devant la Commission du statut de réfugié visait à déterminer si l'ASFC avait des motifs raisonnables de le retenir.

Des photos publiées sur les sites gouvernementaux et d'information iraniens montrent Pirnoon lors d'événements aux côtés de dirigeants politiques et religieux. On le voit également assister à des réunions officielles, donner des interviews et prononcer des discours.

Ingénieur civil titulaire d'un master, Pirnoon a travaillé pour le gouvernement iranien pendant 22 ans. Jusqu'en 2022, il était employé par la branche du ministère des Routes et du Développement urbain chargée de la sécurité routière.
Il a cependant nié toute autorité ou influence décisionnelle, affirmant qu'en tant qu'expert en sécurité routière, il avait sauvé « tant de vies ». Il a ajouté que travailler pour un gouvernement ne signifiait pas le soutenir.
« Tout ce que j'ai fait jusqu'à présent, c'était pour protéger la vie des êtres humains », a-t-il déclaré. « Et depuis que je vis ici, j'ai fait de mon mieux pour me comporter en bon citoyen pour la société canadienne. »
Une décision sur son cas n’est pas attendue avant la fin de l’année.
Le gouvernement canadien a annoncé en 2022 qu’il avait interdit l’entrée du pays aux hauts responsables iraniens et que ceux qui s’y trouvaient déjà seraient expulsés.
Cette mesure est une réponse à la répression brutale des manifestations pour les droits des femmes à Téhéran ainsi qu'au parrainage par l'État iranien de groupes terroristes tels que le Hamas, le Hezbollah et les Houthis du Yémen.
Depuis que le gouvernement fédéral a intensifié la pression sur Téhéran, les agents de l’immigration ont ouvert des enquêtes sur des dizaines de présumés responsables du régime qui se seraient réinstallés au Canada.
Mais jusqu’à présent, seules deux audiences ont abouti à des ordres d’expulsion, et un seul ancien responsable du régime a été renvoyé en Iran, bien que l’ASFC ait déclaré que plusieurs autres étaient partis volontairement.
globalnews