Le Hamas affirme avoir répondu à la proposition de cessez-le-feu à Gaza soutenue par les États-Unis dans un « esprit positif »
Le président américain Donald Trump a annoncé plus tôt une « proposition finale » pour une trêve de 60 jours dans la guerre qui dure depuis près de 21 mois, déclarant qu'il s'attendait à une réponse des parties dans les prochaines heures.
Le Hamas a annoncé vendredi soir que le groupe avait soumis sa réponse au Qatar et à l'Egypte, qui assurent la médiation des négociations.
« Le mouvement [Hamas] a apporté sa réponse aux médiateurs frères, caractérisée par un esprit positif. Le Hamas est pleinement prêt, avec le plus grand sérieux, à entamer immédiatement un nouveau cycle de négociations sur les modalités de mise en œuvre de ce cadre », peut-on lire dans un communiqué du groupe.
Trump a déclaré plus tôt cette semaine qu'Israël avait accepté les principales conditions d'une trêve de 60 jours, durant laquelle les négociations viseraient à mettre fin définitivement à la guerre. Mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou n'a pas encore approuvé publiquement ce plan.
Netanyahu, recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre à Gaza, devrait rencontrer Trump à Washington lundi.
Selon les médias israéliens, tôt samedi, des responsables du gouvernement israélien ont reçu la réponse officielle du Hamas à la dernière proposition de cessez-le-feu et examinent actuellement son contenu.
Selon une copie traduite du cadre partagé avec Al-Jazeera, l'accord comprendrait une trêve de 60 jours, garantie par Trump, avec une libération progressive des captifs israéliens et une aide humanitaire accrue.
L'échange proposé comprend la libération de dix captifs israéliens vivants et de dix-huit captifs israéliens décédés figurant sur la « Liste des 58 ». Les libérations auraient lieu les premier, septième, trente, cinquante et soixante jours, en commençant par huit captifs vivants le premier jour.
Selon ce plan, l'aide arriverait à Gaza immédiatement après l'approbation du Hamas, dans des quantités comparables à celles prévues dans l'accord de janvier 2025. La distribution serait assurée par des agences telles que les Nations Unies et la Société du Croissant-Rouge palestinien. Dans le cadre du cessez-le-feu proposé à Gaza, toutes les opérations militaires israéliennes cesseraient une fois l’accord entré en vigueur.
L’accord prévoit une pause des vols militaires et de surveillance au-dessus de Gaza pendant 10 heures par jour – ou 12 heures les jours où des captifs et des prisonniers sont échangés.
Les négociations pour un cessez-le-feu permanent débuteraient dès le premier jour, sous la supervision de médiateurs. Elles porteraient sur l'échange total de prisonniers contre des prisonniers palestiniens, le retrait des troupes israéliennes, les futures dispositions sécuritaires et les plans pour le lendemain de l'attaque sur la bande de Gaza assiégée.
Malgré l'approbation du Hamas, le groupe aurait cherché à obtenir des garanties selon lesquelles la trêve proposée conduirait à une fin permanente de la guerre d'Israël et empêcherait Tel-Aviv de reprendre ses attaques à volonté.
Selon deux responsables israéliens cités par l'agence de presse Reuters, les détails de la proposition sont encore en cours de négociation. Israël ferait pression sur Trump pour obtenir des garanties écrites de reprise des opérations si ses principales exigences – le désarmement du Hamas et l'exil de ses dirigeants – ne sont pas satisfaites.
La chaîne de télévision israélienne Channel 14, citant une source politique de haut rang, a rapporté plus tôt cette semaine que l'accord comprenait une lettre d'accompagnement de Trump autorisant Israël à « rouvrir le feu » si le Hamas ne s'y conformait pas. Ce document permettrait à Israël de déterminer si les conditions ont été remplies.
Netanyahou a insisté à plusieurs reprises sur le fait que tout groupe de résistance palestinien à Gaza devait être démantelé comme condition préalable à la paix – une question qui reste un point de friction majeur.
Une précédente trêve de deux mois a pris fin lorsque les attaques israéliennes ont tué plus de 400 Palestiniens le 18 mars, déclenchant ce que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a qualifié de « phase la plus cruelle d'une guerre cruelle ». Plus de 6 000 Palestiniens ont été tués depuis la rupture de la trêve par Israël.
Au total, les forces israéliennes ont tué au moins 57 268 Palestiniens et en ont blessé plus de 130 000 depuis le 7 octobre 2023.
ifpnews