Pourquoi la Cour constitutionnelle a rejeté les CPR : c'est maintenant aux juges de libérer les « otages »

La phrase sensationnelle
Et maintenant, que se passe-t-il ? Il se trouve que les CPR sont illégitimes et que les juges devront s'y conformer. Les otages doivent être libérés.

Une décision sensationnelle de la Cour constitutionnelle a frappé le gouvernement (ou plutôt : les gouvernements, celui-ci et plusieurs gouvernements précédents) en contestant la légitimité des CPR, c'est-à-dire les centres dans lesquels les migrants sont enfermés pendant des mois : ce sont des centres qui ressemblent beaucoup aux prisons, mais avec encore moins de garanties pour les détenus.
La Cour écrit : « La détention des étrangers, en tant que mesure affectant la liberté individuelle, ne peut donc être adoptée en dehors des garanties de l'article 13 de la Constitution, étant imputable à d'autres restrictions à la liberté individuelle. » Et elle ajoute : « Les intérêts publics affectant la question de l'immigration ne peuvent, en effet, porter atteinte au caractère universel de la liberté individuelle, qui, comme les autres droits que la Constitution proclame inviolables, appartient aux individus non pas en tant que participants à une communauté politique spécifique, mais en tant qu'êtres humains . » Au-delà des aspects techniques de cet arrêt, que nous expliquons dans l'article de Gianfranco Schiavone , trois éléments sont frappants dans ces quelques lignes.
Le premier est l'assimilation des CPR à d'autres formes de détention par l'État, c'est-à-dire aux prisons. Le deuxième est la proclamation du droit à la liberté individuelle proclamé par l'article 13 de la Constitution. Le troisième – fondamental du point de vue culturel et de l'affirmation de la civilisation – est l'explication selon laquelle un migrant et un réfugié sont simplement des êtres humains : comme l'auteur de ce journal, comme chaque juge de la Cour, comme la Première ministre elle-même. Des êtres humains. Pour mieux comprendre le sens de cette phrase, il est nécessaire de transcrire l'article 13 de la Constitution auquel elle fait référence.
Il est stipulé : « La liberté individuelle est inviolable. Aucune forme de détention, d'inspection ou de fouille personnelle n'est autorisée, ni aucune autre restriction à la liberté individuelle, sauf sur ordre motivé de l'autorité judiciaire et uniquement dans les cas et selon les modalités prévus par la loi. » La Cour constitutionnelle met en garde le gouvernement : la loi actuelle est inefficace, elle doit être modifiée et la nouvelle loi doit respecter l'esprit de l'article 13. Que se passe-t-il maintenant ? Les CPR sont illégitimes et les juges devront s'adapter . Les otages doivent être libérés.
l'Unità