Le gouvernement envisage de réduire le nombre minimum d’heures de travail nécessaires pour que les retraités puissent retourner au travail et d’améliorer les pensions de ceux qui sont contraints de partir à la retraite.

Le gouvernement est disposé à améliorer les conditions de retour au travail des retraités. Dans le cadre des négociations sur la retraite dite flexible ou réversible , le ministère de la Sécurité sociale a accepté de modifier sa proposition initiale, en réduisant le nombre minimum d'heures de travail obligatoires ou en permettant la prise en compte des périodes de cotisation pour le calcul de la pension des personnes contraintes à la retraite. Elma Saiz envisage d'améliorer ces aspects, entre autres, afin d'inciter les syndicats et les employeurs à conclure un accord.
C'est ce qu'ont révélé à EL MUNDO des sources du dialogue social informées des discussions en cours à la table des négociations ouvertes concernant une réforme qui a déjà été soumise à une audience publique et que le ministre de la Sécurité sociale souhaite mettre en œuvre au plus vite par décret royal, évitant ainsi le recours au Congrès des députés. Cependant, Saiz espère obtenir le soutien du dialogue social et s'est donc montré ouvert à certaines concessions afin de présenter au Conseil des ministres un texte soutenu par les employeurs et les syndicats, qui adoucit la position de la vice-présidente Yolanda Díaz, qui a déjà exprimé son rejet de cette mesure visant à réintégrer les retraités sur le marché du travail.
L'objectif ultime du gouvernement est de rendre le régime actuel de retraite flexible plus attractif. Cette option permet aux retraités ayant déjà quitté le marché du travail de reprendre une activité professionnelle en combinant un salaire à temps partiel avec une partie de leur pension de retraite. À cette fin, le ministère de la Sécurité sociale a élaboré une première proposition visant à relever la fourchette d'heures de travail admissibles à un minimum de 40 % et un maximum de 80 % , contre respectivement 25 % et 75 % actuellement. Parallèlement, la part de la pension perçue par les retraités/travailleurs actifs a été augmentée de 10 % à 20 % supplémentaires (10 % pour les heures de travail comprises entre 40 % et 60 %, et 20 % pour les heures de travail comprises entre 60 % et 80 %).
Saiz étudie la possibilité d' abaisser le nombre minimum d'heures de travail requis de 40 % fixé par le projet de décret royal et s'est également montré ouvert à une éventuelle augmentation des pourcentages d'augmentation des retraites, pour les porter au-dessus de la fourchette de 10 à 20 %. Selon des sources impliquées dans le dialogue social, cette demande émane des syndicats, le patronat n'ayant manifesté aucune résistance particulière lors de cette réunion. Selon ces sources, lors de la dernière réunion, tenue ce lundi, le secrétaire d'État à la Sécurité sociale, Borja Suárez, a déclaré que le ministère était « ouvert » à l'intégration de ces revendications dans le décret royal, sans toutefois préciser dans quelle mesure.
De même, la Sécurité sociale évalue la viabilité économique d'une autre revendication syndicale : la prise en compte du temps de cotisation accumulé par les retraités qui retournent sur le marché du travail pour un éventuel recalcul de leur pension . Autrement dit, les revenus supplémentaires que le système perçoit grâce à ces cotisations se traduiront par une augmentation des salaires des retraités. Dans sa conception actuelle, la retraite flexible ne permet pas d'améliorer les pensions, et la réforme proposée par le ministère maintient ce veto, le texte précisant que « les cotisations versées pendant la période de retraite flexible n'affecteront pas l'amélioration de la pension actuellement accordée ». Saiz serait disposé à lever ce veto afin que les retraités qui retournent sur le marché du travail puissent voir leurs pensions augmentées grâce à leurs nouvelles cotisations, mais uniquement dans le cas des retraités ayant pris une retraite anticipée involontaire , c'est-à-dire ceux qui sont principalement touchés par des licenciements.
Enfin, le ministre est également ouvert à un assouplissement des exigences initialement proposées pour les travailleurs indépendants . Le gouvernement propose notamment de rendre la retraite compatible avec le travail indépendant, à tout moment, moyennant une pension de 20 %. Actuellement, la législation n'autorise cette option que pour les salariés, ce qui, dans de nombreux cas, présente des obstacles importants à l'insertion professionnelle à un certain âge. Le ministère souhaite donc encourager l'entrepreneuriat au sein de ce groupe, l'une des conditions étant que le retraité ne doive pas avoir été enregistré comme travailleur indépendant au cours des cinq années précédant sa retraite. Cependant, les syndicats jugent cette période excessive et ont demandé au ministère de la revoir, ainsi que le pourcentage de la pension à percevoir, qu'ils réclament à un niveau plus élevé.
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