Ticketmaster poursuivi pour revente « impitoyable » de billets de concert via des robots

La Federal Trade Commission et sept États américains affirment que Ticketmaster a « systématiquement ignoré » les pratiques des robots, selon une plainte déposée auprès d'un juge californien.
L'entreprise enfreindrait les lois visant à empêcher l'achat massif de billets, ce qui pourrait entraîner des amendes pouvant atteindre plus de 50 000 dollars par infraction. Selon Bloomberg, le procès pourrait coûter cher à Ticketmaster, avec des milliards de dollars d'amendes.
Selon la FTC, les pratiques illégales et la coopération tacite avec les détaillants portent préjudice aux amateurs de musique. Après tout, les fans paient le prix fort pour leurs billets de concert. Ticketmaster ferme les yeux, car il réalise un bénéfice « triple » grâce à cette transaction. Ce bénéfice comprend une commission sur la vente initiale, mais aussi sur la revente, tant par l'acheteur que par le vendeur, précise l'organisme de surveillance du marché.
Les Ticketbots sont des programmes informatiques qui achètent automatiquement des billets. « Un ordinateur est bien plus rapide qu'un utilisateur lambda », explique Wouter van Dijke, rédacteur technique chez RTL Z.
De plus, un bot peut établir des dizaines de connexions simultanément, augmentant ainsi ses chances d'obtenir des billets. « C'est un peu comme essayer d'obtenir des places de concert à la fois sur son téléphone et son ordinateur portable, mais à une échelle beaucoup plus grande. Il est alors difficile pour les utilisateurs réguliers d'y participer. »
Des sites web comme Ticketmaster peuvent utiliser toutes sortes de techniques pour se protéger des robots, explique le rédacteur technique Van Dijke. « Par exemple, grâce aux captchas , des formulaires qui vous obligent à cliquer sur des éléments comme des vélos ou des passages piétons. Mais Ticketmaster est accusé de tirer profit de la revente, c'est pourquoi il prend rarement des mesures contre ces robots. »
Serveurs surchargésSelon Van Dijke, les robots sont tellement utilisés lors de certains concerts que les serveurs de Ticketmaster sont surchargés. Il arrive même que les revendeurs revendent ces billets au double du prix initial.
Les bots ne sont pas seulement un problème américain ; l'entreprise néerlandaise Ticketswap, par exemple, est également touchée . Et dans l' industrie musicale, les « bots » créent de la fausse musique pour en tirer profit.
La société mère Live Nation a refusé de commenter auprès de Bloomberg. Ticketmaster aux Pays-Bas n'a pas non plus répondu aux questions de RTL Z à ce sujet. Selon la plainte, l'entreprise a bien étudié la possibilité de restreindre la revente aux intermédiaires, mais cela aurait un impact « significatif » sur ses revenus.
Le président de la FTC, Andrew Ferguson, a déclaré lors d'une interview accordée à CNBC que Ticketmaster prélève des commissions comprises entre 24 et 44 % sur les ventes initiales de billets. Entre 2019 et 2024, l'entreprise aurait engrangé l'équivalent de plus de 9 milliards d'euros.
772 billets pour ColdplayLa FTC fournit également des exemples dans sa plainte. Par exemple, un trader aurait acheté 772 billets pour un concert de Coldplay via des robots pour 81 000 $, puis les aurait revendus pour un montant total de 170 000 $.
Sous l'influence de l'administration Trump, la FTC a renforcé sa surveillance des ventes de billets. Trump souhaite une meilleure application de diverses lois, notamment la loi BOTS.
RTL Nieuws