Le gouvernement publie la « Loi de réciprocité » pour répondre aux mesures unilatérales contre le Brésil

Le gouvernement a publié ce mardi (15), dans le Journal Officiel de l'Union (DOU), le règlement de la loi dite de réciprocité, qui permet l'adoption de mesures de rétorsion contre les pays ou blocs économiques qui prennent des décisions unilatérales et nuisent à la compétitivité des entreprises brésiliennes sur le marché international.
Le règlement a été signé la veille par le président Luiz Inácio Lula da Silva (PT) dans le cadre de l'analyse de la taxe de 50% imposée par le président Donald Trump des États-Unis sur les produits importés du Brésil.
« La loi établit des critères pour la suspension des concessions commerciales, des investissements et des obligations liées aux droits de propriété intellectuelle en réponse aux mesures unilatérales adoptées par un pays ou un bloc économique qui ont un impact négatif sur la compétitivité internationale du Brésil », indique le décret ( voir en entier ).
La réglementation définit les mesures que le Brésil peut prendre lorsqu'il est la cible de barrières commerciales, de subventions, de boycotts ou d'autres pratiques externes jugées déloyales. À cette fin, un Comité interministériel de négociation et de contre-mesures a été créé, dirigé par le ministère du Développement, de l'Industrie, du Commerce et des Services (MDIC), avec la participation du ministère des Finances, du ministère des Affaires étrangères et du cabinet du chef de cabinet.
Le groupe peut autoriser, réviser ou suspendre les « contre-mesures », qui sont des formes de représailles économiques et commerciales, en adoptant des mesures provisoires dans les cas urgents pendant que le processus complet d’analyse et de négociation est mené.
Les réactions possibles incluent une augmentation des droits de douane, des restrictions sur les produits importés, le gel des investissements ou la suspension des obligations découlant des traités.
Selon le décret, la demande de rétorsion peut émaner des ministres ou de la Chambre de commerce extérieur (Camex) et doit être justifiée par des données sur les impacts négatifs de la mesure étrangère. Ensuite, les ministères concernés analysent les dommages économiques, politiques et commerciaux et proposent des solutions.
« La demande à proposer au Comité interministériel de négociation et de contre-mesures économiques et commerciales doit contenir une justification préliminaire concernant le caractère exceptionnel de l'adoption de contre-mesures provisoires avec justification », précise un extrait du décret.
Les éléments suivants doivent être indiqués dans la demande de contre-mesures :
- 1- indication de mesures unilatérales adoptées par un autre pays ou bloc économique qui ont un impact négatif sur la compétitivité internationale du Brésil ;
- 2- désignation des secteurs économiques touchés au Brésil ;
- 3 - estimation de l’impact économique causé par des actions, des politiques ou des pratiques.
Si nécessaire, le Brésil pourra également consulter des représentants du secteur privé et ouvrir des consultations publiques afin de discuter des meilleures solutions. Parallèlement, le ministère des Affaires étrangères sera chargé d'informer le pays concerné et de rechercher une solution diplomatique pour éviter l'escalade du conflit.
Le décret fixe également des délais pour l'analyse des demandes et des négociations diplomatiques, en plus de prévoir le suivi des effets des contre-mesures par les agences participantes.
gazetadopovo