Lula n'a plus carte blanche pour riposter aux États-Unis dans le décret de réciprocité économique

Lula n'aura pas carte blanche pour riposter aux États-Unis avec la publication du décret régissant la loi de réciprocité économique, qui prévoit l'adoption de mesures de rétorsion en cas de différends commerciaux. Ce mardi (15), le gouvernement a publié au Journal officiel le décret régissant la loi 15.122, approuvé par le Congrès national et sanctionné par Lula en réponse aux premiers droits de douane annoncés par Trump en avril.
Selon Roberta Portella, professeure à la Fondation Getulio Vargas (FGV), en établissant les instruments prévus par la loi de réciprocité, le décret établit des critères objectifs pour l'application des mesures de rétorsion commerciale. Des mécanismes techniques, juridiques et diplomatiques préalables sont prévus, tels que des tentatives de négociation, des consultations avec le secteur concerné et, si nécessaire, l'ouverture d'un panel à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Le décret permet au Brésil d'adopter, provisoirement ou définitivement, la suspension des concessions tarifaires, des restrictions à l'investissement étranger et même le retrait des obligations liées aux droits de propriété intellectuelle chaque fois qu'un pays ou un bloc impose des mesures considérées comme nuisibles, explique le fiscaliste Leandro Roesler.
Le décret a également institué la création du Comité interministériel des négociations et des contre-mesures économiques et commerciales, chargé de délibérer et de suivre les négociations sur les mesures à adopter.
La réglementation simplifie les contre-mesuresSelon Roesler, grâce à la réglementation, la réponse du Brésil aux mesures telles que les droits de douane de Trump est devenue plus rapide. Désormais, les contre-mesures provisoires peuvent être approuvées directement par le comité et publiées par décret présidentiel. Les contre-mesures ordinaires continueront d'être traitées par Camex, avec la participation du secteur productif.
L'avocat fiscaliste et associé de Ruzene Sociedade de Advogados, Marco Antônio Ruzene, affirme que, dans ce sens, le décret autorise le pouvoir exécutif à adopter, presque immédiatement, des contre-mesures telles que l'imposition de lois commerciales sur les importations de biens ou de services en provenance d'un pays ou d'un bloc économique.
« Il convient de noter qu’il s’agit d’une pratique courante dans le commerce international, utilisée par les pays qui cherchent à protéger leur économie, à répondre à des pratiques déloyales ou à préserver l’équilibre commercial. »
Même si le décret ou la loi sur la réciprocité sont conformes aux règles du commerce international, le gouvernement doit faire preuve de prudence. Portella affirme que la mise en œuvre concrète des contre-mesures nécessite une justification technique et le respect des procédures multilatérales. « Le décret renforce la capacité du Brésil à se défendre, mais dans les limites fixées par le système international lui-même. »
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