Dans la ville kurde de Diyarbakir, espoir et inquiétudes après la dissolution du PKK

Depuis que le PKK a annoncé son autodissolution et la fin de la lutte armée, les médias turcs multiplient les reportages dans l’est et le sud-est du pays, à majorité kurde. Ils y prennent le pouls d’une population qui espère la paix, mais attend que l’État central fasse un pas dans sa direction.
L’annonce, le 12 mai, par la guérilla kurde du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) d’un accord de principe pour déposer les armes et dissoudre l’organisation résonne en Turquie comme un pas de plus vers la possible résolution d’un long conflit. Ce dernier a fait plus de 40 000 morts dans le pays en quarante ans.
À l’annonce de la nouvelle, de nombreux journalistes sont partis arpenter les rues de la grande ville de Diyarbakir, dans le sud-est du pays, “capitale” historique et politique du Kurdistan turc, afin de recueillir l’avis et le ressenti de ses habitants après cet accord qualifié d’historique.
La BBC Türkçe s’est notamment rendue dans le quartier de Sur, en grande partie détruit lors des bombardements de la “guerre des tranchées”, en 2015-2016, lorsque les sympathisants locaux du PKK avaient pris le contrôle des rues des grandes villes kurdes et affronté pendant plusieurs mois l’armée et la police turques, faisant des centaines de morts.
“Nous aimerions tous voir arriver cette paix, mais je n’y crois pas”, dit Nihat Yigit, un commerçant de 51 ans. “Comme lors des processus de paix précédents, il y aura une attaque, une explosion, on dira ‘c’est la faute des Kurdes’ et tout recommencera”, s’inquiète
Courrier International